Communiqué de presse – Paris, le 4 juin 2025
Éric Zemmour comparaîtra mardi 10 juin à 13h30 devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Le chroniqueur est poursuivi pour contestation ou minimisation d’un crime contre l’humanité, à la suite de propos tenus dans son livre La France n’a pas dit son dernier mot, niant la déportation des homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale.

La négation de la déportation des homosexuels lors de la Seconde Guerre mondiale
Dans ce livre publié en 2021, l’essayiste reprend à son compte les affirmations de l’ancien député Christian Vanneste selon lesquelles « la déportation en France d’homosexuels en raison de leur orientation sexuelle est une légende ».
Contrairement aux affirmations d’Éric Zemmour, la déportation d’homosexuels de France est documentée par les travaux historiques et reconnue par les institutions. Cette reconnaissance officielle a débuté en 1995, avec la première participation de militants homosexuels à la Journée du souvenir de la déportation, puis a été réaffirmée par les déclarations de Lionel Jospin en 2001 et de Jacques Chirac en 2005. Les travaux historiques ont depuis permis de documenter précisément la répression dont furent victimes des hommes désignés comme homosexuels.
Cette audience pourrait marquer une avancée significative vers une reconnaissance judiciaire des persécutions subies par les homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que crime contre l’humanité.
Les associations de défense des droits des personnes LGBT mobilisées
Huit associations – Inter-LGBT, SOS homophobie, Stop Homophobie, Adheos, Quazar, la Ligue des droits de l’Homme, Beit Haverim et Mousse – se sont constituées parties civiles dans cette affaire. Elles rappellent que les propos tenus par Eric Zemmour contribuent à l’invisibilisation des personnes LGBT dans l’histoire, à la minimisation des persécutions qu’elles ont subies, et au climat de défiance à leur égard.
L’audience intervient dans un contexte de montée continue des actes LGBTphobes en France. Entre 2016 et 2023, ces actes ont augmenté en moyenne de 15 % par an, selon les données du ministère de l’Intérieur. En 2024, les services de sécurité ont recensé 4 800 atteintes visant des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre.
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Étienne Deshoulières, avocat au barreau de Paris
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