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Typosquatting : réagir en 48 h pour protéger votre marque

Chaque jour, des robots réservent des noms de domaine qui reproduisent votre marque avec une simple typo : une lettre manquante, un tiret ajouté, un accent déplacé. Ce « typosquatting » détourne votre trafic, installe des malwares ou vend des contrefaçons. Agir dans les 48 h est décisif : passé ce délai, l’usurpateur aura déjà semé la confusion et accaparé votre clientèle.

Typosquatting : réagir en 48 h pour protéger votre marque

1. Comprendre le typosquatting : mécanique et enjeux juridiques

Le typosquatting est une forme affinée de cybersquatting. L’attaquant réserve un domaine presque identique au vôtre, comptant sur la faute de frappe de l’internaute. Selon le Rapport 2024 de l’OMPI (WIPO), ces enregistrements ont bondi de 22 % sur un an, les litiges concernant les marques françaises progressant deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La manœuvre exploite le principe « premier arrivé, premier servi » (art. L 45‑1 du Code des postes et communications électroniques) : le registre ne vérifie pas l’antériorité.

Or l’usage d’un signe créant un risque de confusion constitue, en droit interne, une contrefaçon de marque (art. L 713‑2 du Code de la Propriété intellectuelle) ou, à tout le moins, une faute de concurrence déloyale (art. 1240 du Code civil). L’ICANN rappelle dans l’UDRP (Uniform Domain-Name Dispute-Resolution Policy) que la mauvaise foi naît lorsque le squatteur envisage de tirer profit de la ressemblance.

Conséquence : perte de trafic qualifié, dilution du signe, atteinte à la réputation et exposition à des sanctions RGPD si les données des clients tombent entre de mauvaises mains. Il convient donc d’intégrer la menace « typo » dans une stratégie de propriété intellectuelle et de cybersécurité.

2. Détecter l’usurpation dès les premières heures

Premier réflexe : mettre en place une veille automatisée. Des outils accessibles scannent les variantes prévisibles : inversion de lettres, doublement de consonnes, changement d’extension. Ensuite, analysez les logs serveur. Un pic d’erreurs 404 provenant d’URL mal orthographiées signale souvent qu’un domaine parasite siphonne vos visiteurs. Vérifiez aussi les mentions de marque sur les réseaux : un compte social pointant vers un domaine à typo est un indice révélateur.

Enfin, consultez régulièrement le WHOIS ; si un tiers vient d’enregistrer « votremarque‑shop.com », vous disposez d’un créneau très court avant la mise en ligne. À ce stade, conservez chaque capture d’écran, courriel d’alerte et en-tête HTTP. En effet, ces preuves chronologiques constitueront la clef de voûte de la procédure, qu’elle soit judiciaire, extra‑judiciaire (UDRP, SYRELI pour « .fr ») ou technique. L’objectif : rassembler en moins de 24 h un dossier factuel et daté.

3. Réagir en 48 h : mode d’emploi opérationnel

Dès la confirmation d’un typosquat, contactez le registrar indiqué dans le WHOIS. Pour un domaine « .fr », l’article L 45‑2 II du Code des postes et communications électroniques autorise l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération)  à suspendre ou transférer un nom qui porte atteinte à une marque. Envoyez une requête motivée : extrait INPI, historique d’usage, preuves de confusion. Pour les extensions génériques (gTLD), déposez sans attendre une plainte UDRP : la procédure est intégralement en ligne, dure environ 60 jours et aboutit dans 75 % des cas au transfert du domaine vers le titulaire légitime.

Parallèlement, une assignation en référé devant le tribunal judiciaire fondée sur la contrefaçon (art. L 716‑4‑3 du Code de la Propriété intellectuelle) permet d’obtenir en 24 à 48 h une injonction de blocage et la saisie des revenus illicites. N’oubliez pas l’angle pénal : l’article L 335‑2 du Code de la propriété intellectuelle sanctionne aussi la reproduction volontaire d’une marque sur Internet.

Enfin, verrouillez la dimension technique : empêchez l’usurpation d’e‑mails, redirigez les URL mal tapées vers votre site grâce à des alias 301 et diffusez un communiqué rassurant vos clients. Cette réactivité limite la casse réputationnelle et chiffre la mauvaise foi du squatteur, élément central de votre demande d’indemnisation.

4. Prévenir durablement : stratégie mixte juridique et technique

La véritable défense commence avant l’attaque.

  • Réservez les variantes évidentes : pluriel, inversions de syllabes, ajouts d’accents, extensions stratégiques (.com, .eu, .shop). Le coût est modeste face au prix d’un litige.
  • Ensuite, programmez une surveillance continue des noms de domaine grâce au service TMCH (Trademark Clearinghouse) : tout dépôt similaire vous est notifié avant activation.
  • Contractualisez des clauses « anti‑typo » avec vos distributeurs : ils s’engagent à ne pas créer de sites miroirs sans validation.
  • Côté code, implémentez le HSTS et le DNSSEC. Ces protocoles réduisent l’exploitation du domaine malveillant et rassurent les moteurs de recherche, améliorant par ricochet votre SEO.
  • Enfin, sensibilisez vos équipes : un community manager qui repère une typo dans un hashtag peut déjouer une campagne d’hameçonnage avant qu’elle ne se propage.

En combinant vigilance humaine, outils data et fondements juridiques, vous bâtissez une défense évolutive, indispensable dans un écosystème où chaque milliseconde de frappe compte.

Conclusion

Le typosquatting prospère sur la rapidité et la négligence. Comprendre la mécanique, détecter l’alerte, agir sous 48 h puis anticiper : telle est la chaîne de réaction efficace. Chaque maillon – veille, preuve, procédure, prévention – renforce la valeur de votre marque et la confiance de vos clients. Envisagez dès maintenant un audit de vos portefeuilles de noms de domaine et un plan d’action d’urgence ; quelques heures gagnées aujourd’hui éviteront des mois de contentieux demain.

Deshoulières Avocats ous conseille et vous accompagne dans la protection de vos marques, la sécurisation de vos noms de domaine et la gestion éclair des litiges de typosquatting.

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