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RGPD : Sécurité des données personnelles – risques, sanctions

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose des obligations strictes en matière de sécurité des données personnelles. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions sévères, tant administratives que pénales. Cet article vous éclaire sur les conséquences juridiques liées à l’absence de mesures de sécurité adéquates et vous guide sur les bonnes pratiques à adopter pour éviter toute mise en cause.

RGPD : Sécurité des données personnelles – risques, sanctions

1) Des sanctions administratives de plus en plus sévères

Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, les autorités de protection des données ont multiplié les contrôles. La CNIL, comme ses homologues européens, veille à ce que chaque organisme adopte des mesures de sécurité adaptées au niveau de risque. Ces mesures ne sont pas facultatives : elles sont au cœur du principe d’intégrité et de confidentialité des données personnelles. Les autorités peuvent prononcer des amendes dès lors qu’elles constatent une insuffisance dans les dispositifs de sécurité, même sans qu’une fuite ou une perte de données ait eu lieu.

Parmi les manquements souvent sanctionnés figurent l’absence de procédures claires, des protocoles obsolètes, un stockage non sécurisé ou l’usage de mots de passe trop faibles. L’objectif est de faire évoluer les pratiques vers un standard élevé de protection, adapté à la nature des données et à leur sensibilité. Ces décisions, de plus en plus nombreuses, illustrent une volonté claire de rendre effectif ce pilier du RGPD.

2) Deux niveaux de sanctions : principes fondamentaux et mesures opérationnelles

Le RGPD établit une hiérarchie dans les sanctions, selon la gravité des manquements. Les violations des principes fondamentaux du traitement des données sont les plus sévèrement punies. C’est le cas du non-respect de l’article 5(1)(f), qui impose de garantir l’intégrité et la confidentialité des données.

Une entreprise qui expose des données à un accès non autorisé ou à une altération illicite s’expose à une amende pouvant atteindre 4 % de son chiffre d’affaires mondial ou 20 millions d’euros. À un niveau moins élevé, mais tout de même significatif, le défaut de mise en œuvre de mesures techniques prévues à l’article 32 peut valoir 2 % du chiffre d’affaires ou 10 millions d’euros.

Les autorités combinent parfois ces fondements, surtout quand l’atteinte aux données découle d’un ensemble de défaillances : techniques, organisationnelles et de gouvernance.

3) Les Risques Pénaux en Cas de Manquements Graves

Au-delà des amendes administratives prévues par le RGPD, le droit pénal français sanctionne aussi les atteintes graves à la sécurité des données personnelles. Le Code pénal prévoit, notamment à l’article 226-17, des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende pour une personne physique, en cas de traitement illicite ou de défaut de sécurisation. Pour une personne morale, comme une entreprise, l’amende peut atteindre 1,5 million d’euros, voire plus si d’autres infractions sont constatées.

Ces peines s’appliquent par exemple lorsque le responsable du traitement ne met pas en œuvre les mesures de sécurité prévues par la loi, ou refuse de corriger des données inexactes après une demande légitime de l’utilisateur. Le simple fait de laisser accessible une base de données sans protection suffisante peut constituer une infraction.

La jurisprudence montre que les juges n’hésitent pas à mobiliser ces sanctions en cas de manquement manifeste à l’obligation de protection. Avant même l’entrée en vigueur du RGPD, des décisions avaient déjà condamné des entreprises pour diffusion non autorisée de fichiers clients, défaut de contrôle d’accès à des données médicales ou mauvaise gestion des droits d’accès internes.

Depuis 2018, les décisions pénales publiées restent encore rares sous le RGPD, mais les autorités judiciaires prennent très au sérieux les situations où les droits des personnes ont été exposés de façon grave ou répétée. En cas de négligence caractérisée, ou de traitement délibérément illicite, le volet pénal peut s’ajouter aux sanctions administratives déjà lourdes.

En pratique, toute organisation qui gère des données personnelles doit donc veiller à adopter une démarche préventive solide. Il ne s’agit pas seulement d’éviter une amende, mais aussi de prévenir tout risque de poursuite pénale pour atteinte à la vie privée.

4) Le contrôle des juges : une surveillance renforcée

Le juge administratif, notamment le Conseil d’État, contrôle la légalité des traitements autorisés par décret. Il s’est montré réservé sur la possibilité de remettre en cause un traitement pour simple insuffisance de sécurité. Néanmoins, cette position pourrait évoluer sous l’influence du droit européen.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) applique une lecture stricte du RGPD. Elle impose un examen précis des garanties techniques et organisationnelles, en particulier lorsqu’il s’agit de traitements sensibles. Son raisonnement repose sur le principe de proportionnalité et la nécessité de garantir l’effectivité du droit à la protection des données.

Dans ce contexte, une organisation peut voir sa conformité remise en cause non seulement par l’autorité de contrôle, mais aussi par le juge, surtout si elle ne peut démontrer les précautions prises. Le principe d’Accountability impose une traçabilité complète de ces actions. Ne pas sécuriser correctement les traitements, c’est donc prendre un double risque : administratif et contentieux.

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