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RGPD : Pourquoi la finalité est au cœur de la protection de vos données

Chaque utilisation de vos données personnelles doit répondre à un but clair, légitime et transparent. C’est un principe fondamental du RGPD, appelé « limitation des finalités ». Sans finalité définie, vos informations risqueraient d’être utilisées à votre insu. Cet article vous explique pourquoi ce principe est essentiel et comment il protège vos droits en matière de protection des données.

1) Un principe ancien mais toujours fondamental

Le principe de limitation des finalités n’est pas une invention du RGPD. Ses racines remontent à la Convention n° 108 du Conseil de l’Europe en 1981. Ce texte exigeait déjà que tout traitement de données repose sur des finalités précises et légitimes.

Quelques années plus tard, la directive européenne de 1995 a renforcé cette exigence. Elle a ajouté que les finalités doivent être non seulement déterminées mais aussi explicites. Cette directive a marqué un tournant dans la protection des données personnelles en Europe.

En France, les autorités, notamment la CNIL, appliquaient déjà ce principe avant même sa transposition complète en 2004. Le RGPD, la directive « Police-Justice » et la Convention 108+ ont ensuite repris et renforcé ces bases historiques.

Ainsi, le principe de finalité s’inscrit dans une tradition juridique solide, qui vise à renforcer la protection de chacun face à l’utilisation de ses données.

2) Plus qu’une simple règle : une exigence de transparence

Le principe de limitation des finalités vise un objectif fondamental : garantir la transparence des traitements de données. Quand un organisme collecte vos informations, il doit vous expliquer clairement pourquoi. Il ne peut pas cacher ses intentions.

En imposant cette transparence, le RGPD permet aux personnes concernées de comprendre ce qui se passe avec leurs données. Cela leur donne les moyens de prendre des décisions éclairées.

Ce principe ne bénéficie pas seulement aux individus. Il sert aussi les autorités de contrôle, comme la CNIL, et les sous-traitants, en créant une compréhension partagée des traitements.

Sans indication claire de la finalité, impossible pour la CNIL ou les juridictions de vérifier si le traitement est légitime. Impossible aussi pour une entreprise ou une administration de prouver qu’elle respecte le RGPD.

Ainsi, déterminer la finalité d’un traitement ne relève pas d’une simple formalité. Il s’agit d’un engagement fondamental de transparence envers les personnes concernées et les autorités.

3) Définir la finalité : une étape clé dès la conception

Définir la finalité d’un traitement doit se faire dès la conception du projet. Il faut le faire avant même la première collecte de données.

Le Groupe de l’article 29 (ancêtre du Comité européen de la protection des données) l’a rappelé : fixer la finalité est « la première étape essentielle » d’un traitement conforme. Le Comité européen de la protection des données (CEPD) considère aussi cette exigence comme « cardinale ».

La finalité doit être déterminée au plus tard au moment de la collecte. Il ne suffit pas de la définir plus tard ou en cours de traitement. Cela fait partie intégrante de l’obligation de responsabilité (« accountability ») imposée par le RGPD.

Si la finalité est mal définie ou vague, tout le traitement peut devenir illégal. Cela peut entraîner des sanctions de la CNIL ou d’autres autorités européennes.

En pratique, avant tout projet utilisant des données personnelles, il faut se poser des questions précises : Pourquoi collecter ces informations ? Quel usage concret en sera fait ? Combien de temps seront-elles conservées ?

Définir une finalité claire, précise et légitime est le socle sur lequel repose la conformité de tout traitement de données.

4) La finalité : un pilier pour rendre le traitement licite

Le principe de limitation des finalités est aussi indissociable du principe de licéité. En effet, la finalité détermine quel fondement juridique peut être utilisé pour traiter les données.

La CNIL définit la finalité comme l’ »objectif principal » poursuivi par le traitement. C’est ce but qui permet de choisir la base juridique adaptée : consentement, contrat, obligation légale, intérêt public ou intérêt légitime.

Par exemple, un traitement fondé sur l’exécution d’un contrat doit avoir une finalité directement liée aux obligations contractuelles. Si l’objectif est trop vague ou éloigné, l’usage de cette base juridique devient injustifié.

Sans finalité clairement définie, il est impossible de vérifier si le traitement respecte le RGPD. Il devient aussi impossible d’assurer que les données sont limitées, pertinentes et non excessives.

De plus, la définition précise de la finalité permet d’identifier clairement qui est responsable du traitement. Elle facilite la mise en place d’obligations spécifiques, comme l’information des personnes concernées ou l’analyse d’impact.

C’est pourquoi la finalité ne doit jamais être négligée. Elle conditionne toute la licéité du traitement et en assure la cohérence juridique.

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